Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le meilleur café philo de Bruxelles
Derniers commentaires
27 mai 2017

« La rhétorique est-elle -encore- nécessaire ? »

- Elle est un déploiement d’éloquence, de moyens oratoires.  La rhétorique vise à persuader, à amener à agir, elle parle de valeurs  et agit sur l’émotion.
- Persuader n’est pas convaincre, où l’argumentation s’adresse alors  à la raison.
- Les registres de la Communication  sont : *ETHOS : volonté de communiquer, éloquence, persuasion. *LOGOS : discours, rhétorique, rationalité. *PATHOS : Volonté de recevoir le message, émotion.
- La sincérité semble une condition d’efficacité, le recours à des ‘faits alternatifs’  est-il moins éthique qu’un choix d’arguments affectifs ?  Le contrôle incombe-t-il au  lecteur ou auditeur ?  
- La manipulation qu’on pourrait lui reprocher n’est-elle pas à l’œuvre dans toute parole publique ?
- L’art de bien dire était important dans les cultures orales, l’est-il encore dans celle de l’image ?
- Les règles du discours proposent une disposition, l’utilisation de figures de style, un développement qui a encore sa place dans des assemblées, au prétoire..  Une forme bien plus compacte est utilisée dans les nouvelles technologies ;  les formules-choc sont-elles encore de la rhétorique ?     
- Les images peuvent servir d’appui au discours, mais c'est sa forme qui reste essentiellement efficace.
- Peut-on considérer une rhétorique de l’image..  qui aurait supplanté celle du verbe ?

- Assurez-vous d'avoir fini de parler, avant que votre interlocuteur n'ait lui, fini de vous écouter !  (E.Hemingway)


     COMMENTAIRE


 - La rhétorique est-elle toujours d'actuelle utilité ?
      ( Réflexions sur son pouvoir de persuasion ..)
  « On ne réfléchit pas avec des mots, mais avec leur signification respective.
   La réflexion concerne des signifiés, mais est organisée selon des signifiants.»


     ACTIVE, RATIONNELLE
   L'animal fait des inférences actives (sélection de perceptions, d'actions) sur base de sa mémoire épisodique ;  il infère à partir de signifiés.   Le résultat de ces inférences est basé sur les valeurs subjectives que l'individu attribue à ces perceptions.
   L'homme peut lui (complémentairement), faire des inférences rationnelles (jugements)  sur base de sa mémoire sémantique associée à sa mémoire épisodique.  Et, fonction des règles apprises (de grammaire, de logique, etc), il réfléchit  =>  il infère à partir de signifiés  ET  de signifiants.
     SURPRISE
 - C'est une erreur de croire, que toute proposition (même d'apparence logique) peut d'office, persuader quelqu'un, de croire qu'elle est vraie..;  ce dernier fait (inconsciemment) une inférence active afin de percevoir la proposition :  son cerveau COMPARE la possible signification de cette proposition, avec celle qui est "prédite" en ses mémoires sémantique et épisodique associées.    Cette comparaison est donc corrélée à deux attributions de valeur subjective.
  1. Si ces valeurs respectives s'avèrent complémentaires,  la signification de la proposition est adoptée.
  2. Si la valeur subjective possible est  DIFFÉRENTE de la valeur subjective prédite, il y a  SURPRISE.
  3. Si la surprise est due à une différence importante, MAIS que la proposition possible est cependant perçue comme  ÉVIDENTE, elle s'AJOUTE en mémoires,  à la proposition prédite.
  4. S'il y a surprise, mais que la proposition possible ne paraît  PAS  évidente, il y a double contrainte :  >  Mise "en balance" des propositions possible et prédite, et retenue en mémoires du résultat de cette "pesée".
     - [!]   À noter  que l'effet "surprise" (mémorisé en tant que tel) pourrait ultérieurement inspirer une nouvelle comparaison des valeurs subjectives  attribuées lors de la perception .. [ndlr]
     PERSUASION
   Il serait vain de tenter de convaincre un militant de gauche, par un discours prônant une idéologie de droite.
   Pour persuader quelqu'un, c'est à dire amener quelqu'un à croire  et/ou même à faire quelque chose,   il faut donc utiliser des propositions qui seront perçues comme évidentes, ou (au moins) comme étant dignes d'intérêt.
   Le discours rhétorique se doit d'être efficient et donc idéalement, de parler de faits ou d'évènements auxquels l'auditeur attribuera des valeurs correspondant aux siennes (conscientes ou inconscientes).
   Une simple technique de persuasion, permettra de "vendre la soupe" ;  mais, si elle est soutenue par des arguments qui suscitent une  ÉMOTION,  elle permettra de convaincre le chaland, que "cette soupe est bonne".
   NB.:    L'on peut persuader "en logique", mais l'on ne peut convaincre "hors sentiment".      On peut persuader quelqu'un de faire quelque chose.., sans qu'il soit convaincu pour autant, que c'est vraiment "à faire" !     Qui dit "logique" dit acceptation ou refus,  mais qui dit "sentiment" peut faire naître  un doute profitable ..
     MANIPULATION
 - Est-ce de la manipulation ? >  Oui : l'homme est manipulable (comme tout animal).
 - Est-ce bien ou mal ?  >  Du point de vue éthique morale, le seul critère est d'évaluer à qui profite la manoeuvre.
     La vraie question éthique, est plus complexe :
 - Est-ce bien ou mal, si l'élite dirigeante d'un groupe procède à une manipulation "pour-le-bien-du-groupe  ET  pour-le-bien-de-chacun",  tout en sachant que cette manipulation provoquera cependant le mal chez certains ?
     La seule option raisonnable, est de l'ordre du rationnel  => en ne tenant donc pas compte des valeurs subjectives individuelles..  Mais le discours s'adresse de fait, à des personnes qui (inconsciemment même)  jugent sur base de leurs valeurs subjectives ..
     Il faut donc frapper le discours de citations à VALEUR GÉNÉRIQUE rappelant des concepts normalement admis par les membres du groupe ;  tels que: Nation, État, Religion, Droits de l'Homme, Démocratie, etc.  = toutes évocations qui engendrent à suffisance, l'assentiment de la majorité des individus.
   Ces "valeurs génériques" sont intentionnellement, largement référencées dans les médias ;  elles sont ainsi plus ou moins globalement déjà admises, eu-égard à l'idée qu'elles offrent  d'une solution aux problèmes du moment.
   Ce type de manipulation ne produit temporairement qu'un moindre mal.   MAIS il peut, suite à l’auto-organisation de la société  [que nous avons évoquée récemment]  produire à long terme, une véritable dérive idéologique !
  -----  -----  -----
     D'après "éclairage" Shadock, du 31 mai '17.

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité